"Pécoud, mentor" : texte de David Devaux.

Pécoud, mentor

 

Je devais avoir quatorze ans lorsque je rencontrais pour la première fois Pierre Pécoud, cet homme avait décousu, encollé, ensablé puis doré un jean. Le tout allait finir chez mon père face à la porte d’entrée, j’allais grandir avec lui. Il avait, sans le savoir, mis la peinture devant mes yeux, première impression.

 

Une dizaine d’années plus tard je retrouvai le peintre lors d’une exposition, je découvrais alors une série de toiles appelées chasubles, le jean avait cédé la place à l’habit sacerdotal, l’or au noir,au rouge et au bleu. J’éprouvais face à cette peinture le sentiment d’être face à quelque chose de sacré au sens premier donné par le petit Larousse : « qui doit inspirer un respect absolu »

Je sais maintenant qu’il ne s’agissait que du début d’une série, la forme devint figure et la figure sans cesse transformée, renversée, découpée, barrée, encadrée.

 

Un jour, je vis dans l’atelier du peintre une matière brunâtre, je pensais alors à une toile que le peintre aurait brûlé, une ultime transformation mais il n’en était rien, il s’agissait du cuir d’un fauteuil décapitonné, ce n’était pas la fin mais le début de l’œuvre.

 

Pierre Pécoud joue avec le feu, avec le feu sacré*.

 

*Feu sacré : sentiments nobles et passionnés ; ardeur au travail.

 

David DEVAUX

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